Trois français sur dix affirment avoir été victimes de body shaming. Dans les magazines, sur internet, sur les réseaux sociaux ou à la télévision, cette pratique est partout. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Comment lutter ?
Qu’il sévisse dans la sphère privée, sur le lieu de travail ou à la vue de tous sur les écrans, le body shaming est un fléau de plus en plus présent dans notre société. Mais qu’est-ce que c’est ? Ce terme anglais pourrait se définir comme le fait d’humilier quelqu’un sur des critères physiques. Dans une société où le corps (de la femme généralement) est trop souvent stigmatisé au travers d’images glacées, retouchées – et donc sans imperfection – le body shaming participe honteusement à la vulgarisation d’une norme selon laquelle, la beauté doit être parfaite.
Sur internet, le body shaming se propage et prend désormais des aspects de plus en plus discriminants. On retrouve le “slut shaming”(humiliation d’une « attitude sexuée jugée hors-norme »). Mais également le “fat shaming” et le “skinny shaming” (humiliation d’un corps jugé trop gros ou trop mince). Tous ont des effets qui ne restent pas sans conséquences…
Montrer du doigt, rabaisser, se moquer d’une personne en public ou en privé n’est jamais un acte anodin pour celui ou celle qui en est victime. Cette pratique peut en effet avoir de graves répercussions sur la santé mentale et physique (anorexie…). En effet, pour bon nombre d’entre nous, s’aimer et aimer son physique est long périple semé d’embuches. Alors comment estimer ce reflet dénigré et insulté désormais ?
Le danger du body shaming c’est de provoquer un rapport négatif au corps, si bien qu’il en devient tabou. Mais également la honte, dégradant la confiance en soi.
Autres conséquences de cette idéologie du corps parfait : le recours à la chirurgie esthétique par des adolescents de plus en plus jeunes. Ces actes ne sont pas sans conséquences sur leur santé psychologique. D’autant plus qu’à cet âge, le corps et la personnalité ne sont pas totalement affirmés. Ils se rendent, smartphone en main, chez les chirurgiens esthétiques et exigent une version d’eux « filtrée », une sorte de double numérique. Pour contrer ces dérives, le géant Instagram prendra des mesures et supprimera certains de ses filtres, dont les effets peuvent s’apparenter à de la chirurgie.
57 % des Français souhaiteraient changer quelque chose sur leur apparence. Si les réseaux sociaux participent à la propagation du body shaming, ils permettent aussi la naissance de mouvements dédiés à la célébration du corps et l’acceptation de soi. Quel qu’il soit ! Avec le body positive, les femmes n’hésitent plus à afficher formes, cellulites, visages sans maquillage… sous des angles pas forcément « flatteurs ». Le body positive permet de porter un autre regard sur nos « petits défauts » (poils, vergetures, rondeurs, acné…). Et ce afin de retrouver l’estime de soi, et de se trouver belle ou beau, tel que l’on est.
Né aux États-Unis, le « body positivism » s’inscrit à rebours du body shaming. Ce mouvement valorise toutes les beautés. Les femmes sont invitées à ne pas se cacher, mais à mettre en avant leur corps tel qu’il est, pour apprendre à l’accepter. Ce mouvement a permis à de très nombreuses femmes de se rendre compte du décalage entre l’image de la femme (parfaite) que propageaient les médias, et la réalité, pour se détacher de la charge d’être constamment dans la norme.
La mannequin plus size Ashley Graham a été l’une des premières ambassadrices de ce mouvement. D’autres personnalités se sont également, par la suite, ralliés au mouvement sur les réseaux sociaux, pour tenter de libérer les mœurs. Parmi elles, Amy Schumer, qui a régulièrement subit des moqueries sur son physique. Elle a su trouver la réplique parfaite pour répondre à ces détracteurs : “Bonjour les trolls ! J’espère que vous trouverez un peu de joie dans vos vies aujourd’hui dans une interaction humaine et pas seulement en écrivant des méchancetés à une inconnue que vous n’avez jamais rencontrée et qui déclenche en vous quelque chose qui vous fait sentir impuissant et seul”. Puis de conclure : “Voici à quoi je ressemble. Je trouve que j’ai l’air forte et en bonne santé.”
En France c’est l’influenceuse Léna Mahfouf, connue sous le nom de Lena Situations qui a été une des victimes de body-shaming, lors de sa montée des marches du festival de Cannes. Elle a bien sûr répondu sur Instagram à ses détracteurs. “Je n’ai pas encore de conclusion à ce chapitre. Ce sentiment de ne pas être dans le bon corps est un sentiment nouveau. J’espère que le futur et le recul nous amèneront que du love. Moi je vous envoie du love.”
Ces stars et leur communauté grandissante prêchent pour une bienveillance et une acceptation de toutes les beautés… de quoi tordre le cou aux diktats de l’image et de la minceur !
Combattre le body shaming c’est finalement lutter pour reconstruire une société plus indulgente et ouverte à la différence.
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