Le trouble cyclothymique, qu’est-ce que c’est ?
La cyclothymie, également connue sous le nom de trouble cyclothymique, est un trouble de l’humeur. Cette maladie se distingue par des épisodes de dépression et d’hypomanie (un état d’excitation légèrement moins intense que la manie) qui se succèdent pendant au moins deux ans. Les individus atteints par ce trouble peuvent aussi avoir des périodes de stabilité sans symptômes significatifs.
Les altérations de l’humeur, incontrôlables, ont tendance à se produire par cycles. La pathologie a été identifiée en 1863 par le psychiatre allemand Karl Ludwig Kahlbaum. La cyclothymie est considérée comme un trouble de l’humeur cyclique mineur par rapport à la bipolarité.
Des études ont révélé que les troubles de l’humeur touchent environ 1 à 2 % de la population générale. Ces affections peuvent hélas être sous-diagnostiquées ou mal diagnostiquées. Il est donc possible que le nombre réel d’individus cyclothymiques soit plus élevé.
Les symptômes de la cyclothymie : comment reconnaître les signes ?
Les symptômes de la cyclothymie comprennent des alternances récurrentes d’épisodes d’hypomanie et de dépression. Cependant les symptômes dépressifs qui ne répondent pas aux critères d’un épisode dépressif majeur. Ces sautes d’humeur peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre.
Épisodes d’hypomanie
Les manifestations de l’hypomanie peuvent comporter :
- une humeur excessive ou euphorique
- une augmentation de l’énergie et de l’activité
- une diminution de la nécessité de sommeil
- une exacerbation de la confiance en soi et de la sensation d’invincibilité
- une amplification de l’agitation et de l’impulsivité
- une baisse de la capacité à se concentrer
Épisodes dépressifs
Les manifestations de la dépression peuvent présenter :
- une humeur triste
- un désintérêt pour les activités habituelles
- une perte ou un gain de poids
- des perturbations du sommeil
- une baisse de l’énergie et de l’activité
- des difficultés à se concentrer ou à prendre des décisions
- des pensées de mort ou de suicide
Le trouble cyclothymique peut avoir des répercussions importantes sur la vie quotidienne des personnes qui en souffrent, rendant ainsi plus difficile la réalisation des tâches et la participation aux activités sociales et professionnelles.
Enfin, les pensées suicidaires qui peuvent accompagner les épisodes dépressifs sont un véritable danger. Il est de ce fait essentiel, pour les personnes touchées par cette maladie, d’être accompagnées pour limiter les symptômes et améliorer leur qualité de vie.
Comment diagnostiquer le trouble cyclothymique ?
Il est à noter que 15 à 50 % des cas de cyclothymie peuvent évoluer vers des troubles bipolaires de type I ou II. Le type I se caractérise par des épisodes de manie ou d’hypomanie alternant avec des épisodes de dépression et le type II par des épisodes d’hypomanie et de dépression sans épisodes maniaques.
Les troubles cyclothymiques apparaissent généralement chez les adolescents ou les jeunes adultes. Les antécédents familiaux sont aussi des facteurs de risque.
La cyclothymie est habituellement diagnostiquée par un professionnel, tel qu’un psychiatre, un psychologue ou un psychothérapeute. Les experts en santé mentale estiment qu’un diagnostic de cyclothymie peut être posé si une instabilité de l’humeur est présente pendant plus de la moitié du temps pendant une période 2 ans, avec des périodes asymptomatiques ne dépassant jamais deux mois.
Par ailleurs, le diagnostic de ce trouble peut être difficile à établir si les oscillations de l’humeur n’ont pas été identifiées et suivies. Les périodes durant lesquelles l’humeur est stable peuvent durer longtemps, et les fluctuations d’humeur peuvent être relativement faibles. Ce phénomène rend ainsi les symptômes invisibles et moins susceptibles d’attirer l’attention. Les personnes atteintes ne recherchent pas de soins médicaux tant cela n’affecte pas leur quotidien et leurs activités habituelles.
Comment soigner ce trouble ?
Les professionnels de la santé préconisent généralement plusieurs options de traitement.
Thérapies comportementales et cognitives
Tout d’abord la thérapie peut permettre aux patients de comprendre et de gérer leurs émotions. Il existe plusieurs types de thérapies, y compris la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) qui a pour but d’aider les personnes à remplacer leurs pensées et leurs comportements négatifs par des conduites plus positives.
Médicaments
Aussi, des médicaments peuvent être prescrits pour traiter le trouble cyclothymique tels que les stabilisateurs d’humeur, qui ont pour objectif de stabiliser les émotions et les comportements, et les antidépresseurs qui sont utilisés pour traiter la dépression associée au trouble cyclothymique.
Le traitement de la cyclothymie s’étend généralement sur une longue durée. Respecter les indications de son médecin et poursuivre les soins même lorsque les symptômes s’améliorent est donc crucial.
Hygiène de vie
Enfin, en plus des soins médicaux, il est possible de prévenir les rechutes d’épisodes en adoptant des attitudes saines. Favoriser une bonne hygiène de vie, comme une alimentation équilibrée, de l’exercice régulier et une réduction de la consommation de substances telles que l’alcool et les drogues est donc conseillé. Il est également important de gérer efficacement les situations de stress (respiration, méditation, sophrologie…) et de s’entourer (amis, famille, thérapeute…) pour surmonter les difficultés liées à cette maladie et maintenir une bonne santé mentale.
Par ailleurs, tenir un journal des humeurs peut aider à mieux comprendre les fluctuations de son humeur et à identifier les déclencheurs de ces épisodes.