L’hyperphagie est une maladie qui se caractérise par des troubles des conduites alimentaires. Souffrance mal diagnostiquée, invisible, elle cache pourtant une détresse psychologique entraînant des répercussions dangereuses sur le plan physique.
L’hyperphagie ou hyperphagie boulimique est un trouble alimentaire qui consiste à manger des quantités de nourriture excessives sans pouvoir s’arrêter. Cette maladie toucherait davantage les femmes que les hommes et 3 à 5 % de la population en serait atteint selon l’Assurance Maladie. Ces chiffres seraient sous-évalués compte tenue de la méconnaissance de cette pathologie. En effet, elle est diagnostiquée comme étant une maladie psychiatrique depuis seulement 2013. À la différence de la boulimie, avec l’hyperphagie il n’y a de pas recours compensatoires (sport, vomissements, utilisation de laxatifs…) pour perdre du poids.
L’hyperphagie intervient lors d’une crise. La pulsion d’ingérer de la nourriture devient incontrôlable et intervient de manière imprévisible. Qu’est-ce qui caractérise une crise ? Cinq critères sont spécifiques :
Cette obsession alimentaire est irrépressible et fait donc perdre à la personne qui en souffre toute idée rationnelle. Celle-ci mange au-delà de la sensation de satiété jusqu’à en avoir mal au ventre et se sentir « plein » : manger à s’en rendre malade pour soulager une douleur, un vide.
Avant une crise la personne est dans une dimension d’inconfort émotionnel, elle se sent déprimée, triste, anxieuse. Durant la crise elle s’échappe de ces émotions inconfortables et fait le vide dans son esprit en mangeant. Après la crise, la honte survient.
L’accès hyperphagique peut apparaître dès l’enfance ou plus tard à l’âge adulte. Les origines restent encore flous mais quelques pistent commencent à se dessiner. La génétique, le rapport à la nourriture, l’image de soi participent à la construction de ce trouble. La société également y contribue. Cette société paradoxale dans laquelle nous évoluons, affiche un culte de la minceur dans les médias mais « permet » un accès à la nourriture permanent. Les publicités poussent inconsciemment à la consommation. Aussi, elle stigmatise et discrimine les personnes en surpoids ou obèses : la grossophobie.
L’accès hyperphagique dérègle le cerveau. Le cerveau est leurré et fait agir la personne comme si sa vie dépendait de l’aliment et agit comme une addiction, comme on pourrait être accro à l’alcool, au tabac ou aux autres drogues. Avec ces substances, l’éviction ou l’abstinence fonctionnent (difficilement). Un sevrage alimentaire est d’autant plus difficile qu’on ne peut pas vivre sans manger et c’est ce qui rend le traitement si difficile, long et fait de rechutes. Les conséquences physiques de l’hyperphagie sont liées à un surpoids ou à l’obésité. Sur le long terme, la surcharge pondérale peut aussi entraîner des complications telles que : diabète, cholestérol, problèmes cardiaques, hypertension …
Sur le plan psychiatrique, une grande détresse et une aggravation du trouble anxieux ou dépressif sont éprouvées.
Les patients hésitent souvent à consulter car s’ils sont « obèses », ils s’imaginent « faibles » par rapport à la nourriture et ce ne serait que le reflet de leur manque de volonté globale. Mais en réalité il s’agit d’une maladie qu’il faut soigner et non la caractérisation d’une lâcheté.
L’hyperphagie est la pathologie alimentaire la plus répandue. Seul, on ne peut pas se soigner. Il est indispensable d’être accompagné. Les thérapies de type psychothérapies cognitives ou comportementales sont les plus adaptées. Il s’agit d’identifier les déclencheurs de la crise, de les comprendre et d’essayer de modifier le fonctionnement des patients lorsque les déclencheurs se manifestent. Les déclencheurs peuvent être situationnels, cognitifs, physiologiques, sensoriels ou émotionnels.
Pour les reconnaître, la première étape consiste à observer au quotidien les comportements alimentaires et les noter dans un carnet. Ensuite l’objectif est d’identifier les situations qui déclenchent ces crises : type d’aliments, moments dans la journée, émotions, afin d’orienter et d’individualiser la prise en charge du patient. Il s’agit de réapprendre à la personne souffrant d’hyperphagie le plaisir de manger en dehors de la transgression et la culpabilité. S’il est possible de recourir à une opération de réduction d’estomac, elle ne peut se faire indépendamment d’un suivi psychologique puisqu’elle ne régulera jamais les envies.
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