Une personne souffrant d’un trouble dissociatif de l’identité possède au moins deux identités. Cette pathologie mentale implique de nombreux symptômes invalidants comme les pertes de mémoire ou les hallucinations. On estime que 1,5 % de la population est concernée.
Le trouble dissociatif de l’identité (TDI) précédemment appelé trouble de personnalité multiple est, selon le Manuel Merck de diagnostic et thérapeutique (MSD), “un type de trouble dissociatif caractérisé par deux ou plusieurs identités alternantes (appelées alters, états autonomes ou identités du moi).” Les “états de personnalité” se succèdent les uns après les autres et prennent le contrôle du sujet.
Le trouble dissociatif de l’identité comprend :
Ce trouble mental est caractérisé par des pertes de mémoire concernant aussi bien le passé que le présent. Et l’oubli d’informations personnelles importantes. Durant ces moments d’oubli, la personne vit un état de dissociation que l’on nomme “état de conscience modifié”. Les pensées, émotions et donc le comportement ne sont plus ancrés dans la réalité.
En plus de la dissociation, il existe un autre symptôme : la dépersonnalisation. Ce phénomène implique un sentiment de détachement de son propre corps et de son mental. La personne a également l’impression d’être un observateur de sa vie et de l’environnement. Cette sensation est nommée déréalisation.
Les personnes atteintes de ce trouble présentent en outre une amnésie dissociative. Ils ne se souviennent plus d’événements du quotidien : rendez-vous, achat, lieu où elle se trouve… Ces pertes de mémoire affectent fortement la vie quotidienne mais également les relations sociales (vie privée et professionnelle).
À ces symptômes s’ajoutent par ailleurs des hallucinations qui touchent les cinq sens : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher. La personne souffrant du trouble dissociatif de l’identité perçoit des hallucinations comme provenant d’une autre identité. Cette pathologie n’est donc pas à confondre avec la schizophrénie ou la bipolarité.
Enfin, le TDI peut entraîner : dépression, anxiété, toxicomanie, automutilation, crises épileptiques, troubles sexuels…
Un trouble dissociatif de l’identité se développe généralement à la suite d’un événement traumatique sévère vécu durant l’enfance. Comme par exemple la perte précoce d’un proche. Ce stress intense est généralement accompagné d’une relation parent-enfant dysfonctionnelle. Il a été observé chez beaucoup de patients de la maltraitance (physique, sexuelle ou émotionnelle) avant l’âge de 9 ans. Mais les symptômes n’apparaissent qu’à l’âge adulte.
De plus, sur le plan biologique, la personne souffrant d’un TDI a une capacité plus importante que les autres à dissocier les expériences douloureuses, pour rendre plus supportables les souvenirs choquants. Le cerveau déclenche un mécanisme de défense, comme une armure, et refoule un passé difficile.
Enfant, l’identité et la conscience de soi ne sont pas encore consolidées. Un jeune cerveau immature aura plus de mal à intégrer une situation traumatique. Les adultes ne développent pas de trouble dissociatif de l’identité, mais une détresse intense peut déboucher sur un syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Ce trouble est caractérisé par une souffrance morale et des complications physiques.
D’après le Manuel diagnostique et statistique des conditions mentaux (DSM-5), le trouble dissociatif de l’identité concernerait 1,5 % de la population. Ce chiffre serait minimisé. En effet, certaines personnes ignorent qu’elles en sont atteintes. D’autres s’en cachent.
Le TDI est difficile à diagnostiquer du fait de la multitude de symptômes qu’il provoque. Néanmoins, en cas de doute, il est essentiel de consulter un spécialiste.
L’objectif du traitement du trouble dissociatif de l’identité consiste à réussir à intégrer les différentes personnalités en une seule. il faut noter cependant que ce n’est pas toujours possible. Dans ce cas là, il faut tenter d’obtenir une interaction plus harmonieuse entre les différentes personnalités, afin de permettre un fonctionnement plus normal au patient.
Elle est conseillée pour accompagner une personne souffrant de TDI. En effet, elle aide le patient à prendre conscience des mécanismes inconscients (sentiments, pensées…) et de la manière dont ils se répercutent sur le comportement présent.
L’hypnose peut également être utilisée lors d’une psychothérapie. Cette pratique peut aider à soulager le patient, voire le désensibiliser face aux souvenirs traumatisants. L’hypnose peut aussi aider à mieux se concentrer sur soi pour apprivoiser les différentes personnalités et leur prise de contrôle.
La TCC peut par ailleurs aider un patient à faire face à une situation traumatique ou de stress, et permettre de reconstruire son système de croyance.
En complément d’une thérapie, le patient peut se voir prescrire des médicaments afin d’apaiser les angoisses et troubles associés. Il faut noter que le traitement médicamenteux peut certes soulager certains symptômes particuliers associés, comme l’anxiété ou la dépression, mais il n’agira pas sur le trouble lui-même.
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