Le contexte : un turnover devenu critique
Oxilar est une PME industrielle d’environ 350 collaborateurs, répartis sur quatre sites en région Auvergne-Rhône-Alpes. Spécialisée dans les systèmes de production d’énergie renouvelable, elle a longtemps cultivé une culture d’entreprise axée sur la performance, le présentéisme et la rigueur. Un modèle exigeant, qui a fini par montrer ses limites. En 2023, le taux de turnover annuel atteint 21 %, avec des pics allant jusqu’à 35 % dans certains services techniques. En plus des départs répétés, les équipes RH peinent à recruter des profils qualifiés, et les managers sont en surcharge permanente. Le climat social se détériore, les arrêts maladie se multiplient, et la direction commence à s’alarmer.
Les impacts identifiés :
- Pertes de compétences clés et de savoir-faire opérationnel
- Augmentation des coûts de recrutement et de formation
- Démotivation généralisée dans les équipes
- Burn-out de plusieurs managers
- Dégradation de la marque employeur
Il fallait réagir. Mais par où commencer ?
Le déclencheur : un audit de climat social pour comprendre les causes du mal-être
Face à la situation, la direction fait appel à un cabinet externe pour réaliser un audit de climat social. Résultat : plus de 60 % des collaborateurs déclarent un sentiment d’épuisement ou d’insécurité psychologique. De nombreux salariés disent « ne pas oser parler de leurs difficultés », « se sentir isolés » ou « n’avoir aucun espace pour évacuer la pression ».
L’audit révèle également une confusion entre performance et surinvestissement, un manque de reconnaissance managériale, et l’absence totale de politique de prévention en santé mentale.
La direction comprend alors que la solution ne se limite pas à l’organisation : il faut agir sur un problème plus profond, le mal-être psychologique des équipes.
Le coût réel du turnover : un fardeau souvent sous-estimé
Derrière chaque départ se cachent des coûts bien réels. Pour Oxilar, le cabinet d’audit a estimé que chaque départ coûtait en moyenne 18 500 € à l’entreprise (coût de recrutement, perte de productivité, formation, surcharge des équipes restantes).
En 2023, avec un turnover à 21 %, ce sont plus de 1,3 million d’euros qui ont été engloutis dans le seul remplacement des collaborateurs sortants.
À l’inverse, le budget alloué au programme d’accompagnement psychologique représentait moins de 10 % du coût annuel du turnover. Un investissement rapidement rentabilisé dès la première année, avec une économie estimée à près de 400 000 € liée à la baisse des départs.
La solution : un programme d’accompagnement psychologique structuré
Avec l’appui de Positive You, Oxilar lance un programme d’accompagnement psychologique en trois volets :
1. Mise en place de consultations psychologiques individuelles
Chaque collaborateur peut désormais accéder, de manière confidentielle et gratuite, à des séances de suivi psychologique avec des psychologues diplômés. Disponibles en visio, ces consultations offrent un espace d’écoute neutre et sans jugement.
Ce volet a été pensé pour normaliser le recours à l’aide psychologique. Les collaborateurs sont informés dès l’onboarding, des rappels réguliers sont faits dans la newsletter interne, et des témoignages anonymes sont diffusés pour montrer l’utilité du dispositif.
2. Création d’ateliers collectifs autour du bien-être au travail
Une fois par mois, des ateliers thématiques sont proposés :
- Gestion du stress et des émotions
- Prévention de la charge mentale
- Écoute active et communication bienveillante
- Régulation des tensions d’équipe
Ces formats courts, volontairement interactifs, favorisent la libération de la parole et renforcent la cohésion d’équipe. Ils participent à installer une culture commune du soin et du respect de soi (et des autres) au travail.
3. Formation des managers à la détection des premiers signes
Un module spécifique a été conçu pour les encadrants :
- Savoir repérer les signes de mal-être
- Adopter une posture d’écoute adaptée
- Orienter vers les bonnes ressources (internes ou externes)
L’objectif n’est pas de faire des managers des thérapeutes, mais des relais humains capables de prévenir les situations de rupture. Cette formation est désormais intégrée au parcours managérial obligatoire chez Oxilar.
La réussite du programme repose sur quatre piliers clés :
- Communication : décomplexée, régulière, multicanale
- Pédagogie : comprendre les mécanismes du stress, du burn-out, des conflits
- Anonymat : strictement garanti pour les consultations
- Régularité : les actions sont inscrites dans le temps, et non ponctuelles
Les résultats : une baisse significative du turnover
Douze mois après le lancement du programme, les premiers résultats sont là :
- Le taux de turnover global est passé de 21 % à 14,6 % (soit une baisse de 30 %)
- 73 % des salariés se disent « mieux soutenus psychologiquement »
- 41 % ont utilisé au moins une fois le dispositif de consultation
- Les managers rapportent « une amélioration du climat relationnel »
- Les départs en période d’essai diminuent, signe d’un recrutement mieux calibré et d’une meilleure intégration.
Ces résultats ne sont pas le fruit d’un effet d’annonce. Ils s’inscrivent dans une dynamique de fond, ancrée dans une volonté stratégique claire : faire de la santé mentale un pilier de la performance durable.
Plus inattendu encore : les arrêts maladie pour troubles psychologiques ont baissé de 19 % en un an.
Les facteurs clés de réussite du dispositif
D’après les équipes RH et les consultants impliqués, plusieurs leviers ont contribué à la réussite du programme :
- L’implication du comité de direction dès le début : indispensable pour légitimer le sujet et en faire une priorité d’entreprise
- La confidentialité absolue : aucun retour nominatif, un seul interlocuteur RH pour le prestataire externe
- L’alliance entre accompagnement individuel et collectif : pour répondre aux besoins variés des collaborateurs
- Une communication transparente et dédramatisée : parler de santé mentale comme on parle de formation ou de sécurité
- La formation des managers : un maillon essentiel pour détecter, orienter, soutenir
Ce qu’Oxilar referait (et améliorerait)
À refaire sans hésiter :
- L’ancrage du programme dans une logique de long terme, et non comme une « action coup de com’ » ponctuelle
- L’alliance entre soin individuel et transformation managériale
À améliorer :
- Mieux inclure les collaborateurs terrain, peu ou pas connectés, dans les actions de sensibilisation.
- Prévoir un accompagnement spécifique pour les RH, souvent en première ligne émotionnelle
Ce que vous pouvez en retenir pour votre propre organisation
La santé mentale au travail n’est plus un « bonus » ou un sujet tabou. Elle devient un pilier stratégique de la fidélisation des talents. Ce cas illustre qu’une entreprise, même sans culture initiale du soin, peut amorcer un virage concret avec des résultats tangibles.
En résumé :
- Le turnover n’est pas une fatalité, même dans un contexte de tension
- Un dispositif de soutien psychologique bien pensé a un impact mesurable
- Les effets positifs dépassent le simple chiffre du turnover : meilleure ambiance, plus de confiance, meilleure marque employeur
Et vous, vous souhaitez réduire votre turnover durablement ?
Avez-vous déjà évalué l’impact du mal-être psychologique sur votre taux de départs ? Votre organisation dispose-t-elle d’un espace d’écoute structuré pour vos équipes ?
Si ce sujet vous interpelle, nos consultants Positive You peuvent vous accompagner dans la mise en place d’un programme sur mesure.
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