1. La mémoire, un domaine d’exploration
La mémoire joue un rôle central dans notre expérience de vie. Elle influence notre apprentissage et notre compréhension du monde. Des scientifiques, psychologues, neuroscientifiques et philosophes ont tous étudié cette faculté mentale. Même les écrivains ont souvent utilisé la mémoire pour aborder des thèmes tels que la nostalgie et la reconstruction du passé. Le plus célèbre à avoir exploré ce sujet est sans doute Marcel Proust avec son roman en sept volumes, “À la recherche du temps perdu ».
De leur côté, les scientifiques ont éclairé les mécanismes de la mémoire grâce à des expériences psychologiques et des études neuroscientifiques. Ils ont ainsi permis de comprendre les troubles tels que la maladie d’Alzheimer. D’après Laurent Petit, biologiste chargé de recherche au CNRS dans son livre La mémoire (2006, Presses Universitaires de France), “En neurosciences, la mémoire est la capacité d’acquérir, de conserver et de restituer une information. Chez certains psychologues, la définition la plus satisfaisante de la mémoire est la possibilité d’adapter son comportement en fonction de l’expérience passée.”
2. Les premiers souvenirs se forment vers 3 ans
Les souvenirs peuvent surgir de manière spontanée en raison d’associations, de stimuli externes ou d’émotions similaires à celles vécues lors de l’événement initial. Les odeurs, les lieux ou les émotions peuvent réactiver des souvenirs précédemment stockés.
C’est vers l’âge de 3 ou 4 ans, période clé du développement cognitif chez les enfants, que se forment les premiers souvenirs. Avant cet âge, la mémoire est limitée et associée à des expériences sensorielles immédiates.
3. Les 3 étapes fondamentales de la mémoire
Celle-ci suit un processus qui se divise en trois étapes clés :
- L’encodage : cette première phase est celle de la conversion des informations de notre environnement en une forme que notre cerveau peut traiter et stocker. Par exemple, lors de la lecture d’un livre, les mots sont transformés en signaux électriques dans le cerveau.
- Le stockage : une fois que les informations sont encodées, elles sont stockées. Il existe trois systèmes de stockage : la mémoire sensorielle (images, sons…), à court terme et à long terme.
- La récupération : enfin, la récupération est le fait d’accéder aux informations stockées lorsque cela est nécessaire.
4. Les différents types de mémoire en psychologie
En psychologie, nous distinguons plusieurs types de mémoire en fonction du contenu et de la durée de stockage :
- Épisodique qui concerne les souvenirs d’événements particuliers et leur contexte, comme se rappeler son dernier anniversaire.
- Sémantique qui implique les connaissances générales et les concepts. C’est ce qui nous permet de savoir, à titre d’illustration, que Paris est la capitale de la France.
- Procédurale qui caractérise les compétences et les habiletés apprises, comme savoir faire du vélo ou jouer d’un instrument de musique.
- De travail qui est responsable de la manipulation temporaire de l’information dans la mémoire à court terme. Elle est essentielle pour résoudre des problèmes et effectuer des tâches complexes.
- Autobiographique qui est relative aux souvenirs personnels tels qu’une première journée d’école ou son mariage.
5. Elle a ses limites !
Malheureusement, notre mémoire n’est pas infaillible. L’oubli est courant et peut se produire pour diverses raisons :
- L’interférence se produit lorsque de nouvelles informations ou souvenirs perturbent l’accès aux informations anciennes.
- La mémoire peut également se détériorer avec le temps. Les souvenirs peuvent s’effacer progressivement, surtout s’ils ne sont pas réactivés fréquemment.
6. Des pathologies impactent la mémoire
Plusieurs pathologies sont liées à la mémoire, notamment la maladie d’Alzheimer, qui est la forme la plus commune de démence. Elle est caractérisée par une perte de la mémoire à long terme, une désorientation ainsi qu’une détérioration cognitive.
Parmi les autres affections, le trouble du stress post-traumatique (TSPT), peut entraîner des images mentales associées à des événements traumatiques vécus. Aussi, la dépression peut avoir un impact sur la mémoire, entraînant des difficultés de concentration chez les personnes touchées.
7. Il est possible de l’améliorer !
Enfin, la mémoire ça se travaille ! Voici quelques stratégies efficaces :
- Faire de l’exercice régulièrement favorise la circulation sanguine vers le cerveau, ce qui peut stimuler la mémorisation.
- Une alimentation saine et équilibrée, riche en antioxydants et en acides gras oméga-3, est bénéfique pour le cerveau.
- Un sommeil de qualité avec des nuits allant de 7 à 9 heures est essentiel pour consolider les souvenirs.
- Des activités telles que les puzzles ou les mots croisés peuvent renforcer la capacité de rétention.
- Le stress chronique peut affecter les facultés mnésiques. Ainsi, la méditation, la relaxation et les techniques de gestion du stress sont des routines à adopter.
- Stimuler son cerveau en apprenant de nouvelles compétences, en lisant, en suivant des cours ou en apprenant une nouvelle langue permet d’augmenter sa capacité mémorielle.