Les premiers signes des troubles du spectre de l’autisme (TSA) sont généralement détectables chez l’enfant avant 3 ans. Les TSA influent sur la capacité à communiquer avec les autres et entraînent un comportement qui semble inhabituel, d’où l’importance d’un diagnostic au plus tôt.
Les troubles du spectre de l’autisme : qu’est-ce que c’est ?
L’autisme est aujourd’hui appelé troubles du spectre de l’autisme (TSA). Cette terminologie caractérise les différentes formes et niveaux de sévérité que peuvent prendre ce trouble. En effet, ses caractéristiques sont très variées d’un individu à l’autre.
En 1943, le pédopsychiatre Leo Kanner a établi les symptômes caractérisant l’autisme comme étant un trouble infantile. Néanmoins, ce n’est qu’en 1980 que l’autisme infantile apparaît dans le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), ouvrage de référence publié par l’Association américaine de psychiatrie, décrivant et classifiant les troubles mentaux.
D’après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), il a été dénombré environ 700 000 personnes avec un trouble du spectre de l’autisme en France, dont 100 000 ont moins de 20 ans.
Quels sont les symptômes du TSA ?
Les TSA sont des troubles du neurodéveloppement (dysfonctionnement cérébral) marqués par :
– Des difficultés de communication dans les interactions sociales : pas ou peu de langage, communication non-verbale inappropriée, pas ou peu de contact visuel, faible compréhension d’un langage imagé (humour, second degré, sous-entendu…), perception et expression des émotions inadaptées…
– Un comportement inhabituel : gestes répétitifs ou compulsifs, intérêts et activités obsessionnelles et limités, mise en place de routines, intolérance aux changements ou à l’imprévu…
C’est pour s’apaiser dans une situation inconfortable qu’une personne autiste adoptera des comportements qui peuvent sembler anormaux. Par ailleurs, elle distingue le monde qui l’entoure d’une façon différente (ex : sensibilité accrue aux stimuli sensoriels tels que le bruit, la lumière, les odeurs, le toucher…) par rapport à une personne neurotypique. Le terme neurotypique désigne un individu ayant un fonctionnement neurologique considéré dans la norme.
Les premiers signes sont perceptibles dès la petite enfance (avant 3 ans) et évoluent tout au long de la vie. D’après Autisme Info Service, les premiers signes qui doivent alerter les parents ont trait au langage :
– Une absence de babillage à 12 mois ou de paroles à 18 mois ;
– Une association de mots défaillante à 24 mois ;
– Un langage non-fonctionnel ;
– Une perte de langage quel que soit l’âge.
Des comorbidités associées
Parallèlement, les TSA peuvent s’accompagner de comorbidités (troubles associés à un trouble ou à une maladie primaire) :
– Troubles psychiatriques (dépression, anxiété…) ;
– Problèmes de sommeil ;
– Difficultés motrices ;
– Troubles du neurodéveloppement (apprentissage, attention…) ;
– Pathologies telles que l’épilepsie…
Les différentes formes de troubles envahissants du développement
Les troubles du spectre de l’autisme regroupent différents troubles envahissants du développement (TED), selon l’âge auquel ils apparaissent et leurs symptômes :
– L’autisme infantile (souvent appelé « autisme ») est la forme la plus courante chez les patients.
– Le syndrome d’Asperger est diagnostiqué plus tardivement que l’autisme infantile puisqu’il ne provoque pas de retard du langage. Les manifestations (difficultés de communication, troubles du comportement) sont généralement moins sévères que pour l’autisme infantile. Les personnes atteintes d’un syndrome d’Asperger ont, le plus souvent, une mémoire excellente et ne présentent pas de déficience intellectuelle.
– L’autisme atypique apparaît plus tardivement que l’autisme infantile (après 3 ans) mais les symptômes sont les mêmes.
– Le syndrome de Rett est une maladie génétique rare qui touche les très jeunes enfants (essentiellement les filles) de 6 à 18 mois, après une période d’évolution normale. Ce trouble grave du développement du système nerveux central a des manifestations proches de celles de l’autisme infantile dans sa forme la plus sévère.
– Le trouble désintégratif de l’enfance, également appelé syndrome de Heller, possède des similitudes avec l’autisme infantile. Cependant, il apparaît plus tardivement chez les enfants âgés de 3 à 10 ans et se traduit par une régression des acquis (communication, motricité, comportement…). Ce trouble s’accompagne généralement d’un retard mental sévère.
Comment faire face aux troubles du spectre de l’autisme ?
Est-il possible de guérir des TSA ? Pour le moment, il n’existe aucun traitement médicamenteux car il ne s’agit pas de maladies. D’ailleurs, depuis 1996, l’autisme est reconnu comme un handicap en France. Différentes approches peuvent permettre d’accompagner une personne autiste dès l’enfance et tout au long de sa vie. Un suivi éducatif, comportemental et développemental doit être mis en place, le plus rapidement possible. En cas de doute ou pour effectuer un diagnostic, le médecin traitant, le pédiatre ou le Centre ressources autisme pourra orienter les parents vers un spécialiste (psychiatre, pédopsychiatre ou neurologue…).
Les causes et origines des troubles du spectre de l’autisme restent mystérieuses. D’après les scientifiques, l’autisme se déclare généralement chez des individus qui possèdent une prédisposition génétique, après une exposition à différents facteurs aujourd’hui encore inconnus.
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